Les 5 leviers du management responsable

En un clin d'œil

On attend maintenant d’un manager qu’il soit responsable. Et ce n’est pas négociable.

Cette responsabilité s’entend par l’exercice de son métier de façon éthique, inclusive et respectueuse de l’environnement.

Ceci dans les 3 grandes fonctions du management : décider, conduire le changement, fédérer et motiver ses équipes.

Comment devenir un manager responsable ?

Il faut agir selon cinq axes : 

Premier axe : Identifier les situations de dilemmes managériaux

Le premier est d’identifier des situations de « dilemmes managériaux », c’est-à-dire ces moments où des décisions « pas faciles » doivent être prises, avec tout un ensemble d’enjeux en tension. Quelle décision prendre quand on est témoin d’un comportement qu’on désapprouve ? Interpeller ? Dénoncer ? Se taire ? Comment gérer une demande légitime mais qui risque de remettre en cause des équilibres acquis ? Ne pas répondre ? Expliquer ? Refuser au risque de mécontentement ? Accepter au risque de retour de bâton ?

Analyser ces dilemmes managériaux permet de définir les réponses « les moins mauvaises possibles », et en adéquation avec la stratégie de l’entreprise, ce qui permet des comportements homogènes, prévisibles et soulagent bien des managers, grâce à la règle prescrite.

Deuxième axe : Travailler son triangle des valeurs

Le deuxième axe de travail découle du premier : dans ces situations de dilemmes managériaux, il faut travailler sur le « triangle des valeurs « : les valeurs de l’individu en situation de dilemme, les valeurs de l’organisation, et la mise en situation de ces valeurs au quotidien.

En effet, il est essentiel que, face à une décision difficile, le « ce que j’aimerais faire » soit au plus près du « ce que l’entreprise attend de moi » et du « voilà ce qui va, de facto, se passer ». On comprend facilement qu’un trop fort déséquilibre de ce triangle ne peut que créer de la dissonance éthique chez le manager : appliquer ce qu’on désapprouve ou mettre en œuvre une procédure qui sera ensuite désavouée ne peut générer que de la souffrance, du désengagement et de la démotivation.

Troisième axe : lier la responsabilité sociétale de l’entreprise à son « core business » (son métier)

Les arbitrages en faveur d’une politique de responsabilité, et de sa mise en œuvre concrète sur le terrain seront d’autant plus effectifs s’ils sont en phase avec le métier de l’entreprise, sa stratégie et ses exigences de performances.

Comment demander à des managers de bureaux d’interim de refuser toute demande discriminante de leurs clients si, dans le même temps ils sont rémunérés sur le chiffre d’affaire ?

Comment désapprouver officiellement les « pots de vin » et bâtir une politique de rémunération sur les marchés emportés dans certaines régions du monde où la pratique des dessous de table est institutionnalisée ?

Il faut organiser la cohérence autour du métier de l’entreprise : un management de la diversité sera d’autant plus évident s’il est concomitant à une politique de diversification des marchés, une politique d’ouverture sociale se fera d’autant plus aisément dans des secteurs dits à métiers pénuriques, une politique égalité homme/femme sera facilitée quand les contingences liées au matériel sont levées (matériels plus légers, plus maniables).

Le quatrième axe est d’être un manager exemplaire

Le quatrième levier du management responsable est l’exemplarité. L’exemplarité au plus haut niveau dans l’entreprise, comme le rappel constant des messages est incontournable pour tous ces sujets transversaux aux fonctions de l’entreprise. Il n’y a pas de prés carrés ou de terres d’excellence de la responsabilité du manager, c’est toujours, partout, qu’elle doit être mis en œuvre.

Le cinquième axe est de savoir dialoguer

Le cinquième et dernier axe est le dialogue : un dialogue qui implique la reconnaissance et la confiance. Il faut accepter d’entrer en dialogue avec les personnes en les écoutant mais en renonçant également à l’idée de tout comprendre, de tout maîtriser. C’est cette dialectique entre distance respectueuse dans l’écoute et proximité empathique dans la recherche de solutions qui permettra la co-construction de comportements définis comme responsables par tous. Rappelons-nous qu’« Un dialogue dans limite est un bavardage, une limite sans dialogue est un mur » (Frère Thierry Marie Coureau)

Ce sont ces cinq axes de travail (autant de leviers d’action) qui permettent d’avancer dans la construction pas à pas de la responsabilité sociétale des managers et donc de leurs organisations.

Cela demande du courage ! Une vertu durable que le manager doit apprendre à cultiver au quotidien.

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