Y croire, ce Y crée la différence : croire c’est « faire confiance », « penser vraisemblable », « tenir pour sincère » … mais « Y croire » c’est être convaincu, aller de l’avant, avoir envie.
Nous touchons la question de la motivation et de l’engagement, c’est-à-dire celle des valeurs partagées. Connaitre ses propres valeurs, connaître celle de son organisation, est essentiel. On quitte le tandem classique de « la tête et les jambes » pour toucher les cœurs.
Réhabiliter l’émotion dans le monde du travail
Il est urgent de réhabiliter l’émotion dans le monde du travail, de mieux développer l’intelligence émotionnelle et sa gamme de « compétences douces ».
Le rôle inspirant du leader est essentiel pour motiver les « troupes », qu’elles soient une équipe sportive, un orchestre, des collaborateurs en entreprise. Au-delà du sens, il doit aussi accepter que l’intelligence collective naisse de la controverse qui peut être apprenante, si on s’écoute et se respecte.
Les trois ingrédients pour créer de l’intelligence collective
Les études montrent que les trois ingrédients pour créer de l’intelligence collective sont :
1/ la capacité du groupe à avoir de nombreux échanges et une prise de parole variée par chacun des membres du groupe,
2/ l’empathie des membres du groupe, c’est à dire la capacité à comprendre ce que ressent et pense l’autre au-delà de ce qu’il dit,
3/ la proportion de femmes dans les équipes, facteur qui s’explique par leur plus grande sensibilité sociale. Or, le système éducatif français ampute les écoliers de leurs émotions pour en faire des êtres rationnels et en recherche de performance.
Ce n’est pas la réunion des meilleurs experts qui fera la plus grande expertise collective, mais la capacité des personnes à « faire équipe » en misant sur l’écoute et le respect mutuel, et surtout, en faisant confiance à leurs partenaires. Il faut Y croire !
Deux récits emblématiques et authentiques de ce « Y croire » :
– Le 26 Décembre 1999, alors que le Parc Disneyland Paris était en plein préparatif pour accueillir des touristes du monde entier pour les fêtes de fin d’année, s’est abattue sur le nord de la France une terrible tempête qui a fait d’énormes dégâts en faisant tomber des arbres et des bâtiments par centaines.
Le Parc lui-même avait beaucoup souffert et la seule issue semblait d’annuler les réservations et de le fermer. Or, tous les collaborateurs sont venus pour le remettre en état, de façon à honorer les engagements pour les fêtes de fin d’année, au détriment de leurs propres logements, souvent aussi largement endommagés.
– Pendant la construction de l’Arche de la Défense à Paris. Le 13 Juillet 1983, alors que la plupart des ouvriers du chantier s’apprêtaient à partir en vacances, pour la plupart au Portugal dont ils étaient originaires, il est arrivé un problème majeur sur le chantier qui a nécessité de tous les rappeler.
Ils sont revenus et ont repris le travail, en oubliant leurs vacances. Francis Bouygues leur a alors offert un voyage de leur choix pour eux et leur famille en forme de compensation. Ils ont tous choisi d’aller ensemble voir à Lisbonne le match Racing de Lisbonne-Auxerre …. Manifestant ainsi un esprit d’équipe bien au-delà de leur sphère professionnelle.