Conduite du changement et innovations managériales

En un clin d'œil

Dans un monde en constante évolution, qui se caractérise par des changements de plus en plus rapides, la conduite du changement est une compétence que doit maitriser tout manager. La maîtrise du changement est aussi la garantie de l’innovation managériale.

En management, on ne recommence jamais à zéro

Pour avoir toujours un temps d’avance dans un univers concurrentiel perçu comme de plus en plus complexe, global, incertain, il est attendu des managers une capacité à la disruption stratégique et les injonctions portent sur la capacité à innover, à sortir du cadre, à faire preuve de créativité

Si la disruption est souvent une stratégie gagnante quand il s’agit d’un produit, d’un service, d’un process … Il est beaucoup, beaucoup plus compliqué de l’appliquer aux hommes et aux femmes de l’entreprise.

En effet, en matière de management des personnes, il n’y a pas de bouton « reset » à moins de licencier tout le monde, ce qui reste une option, mais tout de même peu envisageable.

Un manager doit savoir conduire le changement

Le manager est donc, de façon plus modeste et plus ingrate, confronté au défi de la conduite du changement. Comment mener des hommes et des femmes qui n’en ont pas envie, mais pas du tout envie, à se mettre en mouvement pour changer de méthode de travail ? de collègues ? de lieu professionnel ? de missions ? ….

C’est là tout l’art du management : donner du « will to go » aux équipes et les amener à sortir de leurs zones de confort.

Les nouvelles règles en matière de conduite du changement

En matière de ressources humaines, la disruption n’est pas dans le management, elle est dans la façon de regarder les phénomènes.

Il nous faut admettre qu’en matière de changement, tout a changé de manière radicale. Nous devons abandonner notre vision du changement issu de la Modernité, avec un début, un milieu une fin.

Il faut oublier les plans à 5 ans avec leur KPI bien huilés. Il faut faire notre deuil des road maps si performants. Il faut admettre qu’on est sur un sentier escarpé, sinueux, avec beaucoup de chemins de traverse.

La conduite du changement ne peut plus être vue comme linéaire. Nous devons complètement changer notre vision des choses, chausser d’autres lunettes.

Il nous faut admettre la complexité d’un monde qui nous bouscule et renoncer à tout comprendre, tout saisir. Le management n’est plus le lieu de la rationalité, il est envahi d’affectif, d’émotions, de comportements irrationnels, d’attitudes clignotantes …La volatilité et l’incertitude sont de mise.

Les trois nouveaux paradigmes de l’engagement et de la motivation ?

1/  Le « test and learn » : c’est-à-dire accepter l’expérimentation, l’essai-erreur, et travailler à innover dans l’erreur et à en faire quelque chose. Comme disait Mandela : « Sometimes you win, sometimes you learn »

2/ Le « anytime, anywhere, any device » : travailler en mode projet, faire adhérer des équipes sans liaisons hiérarchiques, en mode asynchrone, en distanciel, en interculturel …

3/ Le « tu es comme tu es », travailler sur la base de la compétence, avec un management inclusif, en pariant sur la diversité des personnes qui font équipe.

La disruption dans le mindset !

Quels sont les FCS ? Ils reposent sur la capacité du responsable à doser savamment et de façon ad hoc ses talents de leader, de manager et de coach.

1/ exercer son leadership : garder une ligne claire dans ce qui est souvent un vaste chaos, particulièrement informationnel : donner du sens

2/ être un manager efficient en articulant finement les outils, les process et l’adoption des nouveaux usages

3/ accepter de coacher au plus près des collaborateurs qui n’ont pas le même rythme, les rassurer car ils s’inquiètent.

Nous avons bien compris que dans ce siècle qualifié d’hypermoderne, il n’y aura plus de « grand soir », que nous devons jeter les « clés magiques » d’un management rationnel …. Nous ne pouvons envisager que de l’amélioration en continu, toujours, tout le temps, dans l’apprendre à apprendre MAIS surtout dans l’acceptation du désapprendre.

C’est à cette condition que nous ne verrons plus le futur comme une zone de risques, risques à évaluer et à réduire. C’est à cette condition que nous pourrons accueillir l’avenir avec sérénité.

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