Les femmes victimes du syndrome de la bonne élève

En un clin d'œil

Le syndrome de la bonne élève : si les femmes n’en meurent pas toutes, toutes sont frappées plus ou moins fortement. Quels en sont les symptômes ? L’épuisement dans la course à la perfection et l’autocensure par peur de mal faire.

A éradiquer absolument pour conquérir l’égalité femmes-hommes

Echapper au syndrome de la bonne élève

Pour construire son leadership au féminin, l’antidote au syndrome de la bonne élève est de travailler à un peu d’imperfection en toute conscience, et de l’assumer.

Mais ce n’est pas simple quand toute une éducation, et un environnement socio-culturel vous ont poussée depuis toute petite à être : aimable, coopérative, empathique, en recherche de solution, multitâches, à la fois pilote et voiture balai …. Et ce, dans la joie et la bonne humeur pour ne fâcher personne.

Voici donc quelques pistes pour saboter ce bel échafaudage, mais, il ne faut pas s’y tromper, cela demande du courage et de l’opiniâtreté.

Oubliez la mère parfaite !

Comment faire ? C’est facile. Au hasard : donnez un bain à votre bébé un jour sur deux si vous n’avez pas une minute  à vous, sortez de temps en temps la tablette avec un dessin animé dans la voiture pour avoir la paix, faites un diner « petit déjeuner » les soirs où vous êtes épuisée, ne vous transformez pas en professeur de littérature ou d’arithmétique au moment des devoirs, ne confondez pas les chambres de vos ados avec un showroom de décoration, ne pensez pas que 3 activités d’éveil par semaine est un minimum, n’investissez pas dans des vêtements griffés qui ne permettent pas de se rouler par terre ou de jouer au foot, autorisez vous à avoir un frigo vide  … etc, etc … Les idées ne manquent pas.

Et, quand elles sont mises en œuvre, quel est le risque ? Celui d’avoir une maman plus cool et moins fatiguée …

Oubliez l’épouse ou la femme parfaite !

Votre époux ou votre compagnon n’est pas tombé amoureux d’un aspirateur ou d’une machine à laver, mais bien d’une femme. Et il est souvent désarçonné par votre volonté de « tout faire » : les tâches ménagères, l’éducation des enfants, la logistique des vacances, la gestion du budget … Et finalement, c’est si bien fait qu’il ne voit vraiment pas pourquoi il s’immiscerait dans cet activisme si efficace ! Alors qu’il y a tant à faire au travail, dans le sport ou toute activité de loisirs

Un mot clé : déléguez ! Une fois que vous aurez accepté que « ce qui est fait est bien fait », que vous aurez admis que « ce ne sera pas aussi bien qu’avec vous, mais que ce n’est pas grave », vous vous rendrez compte que tant de tâches ingrates dont vous vous chargiez avec une obstination sacrificielle, sont fort bien assumées par enfants et époux. Cela demande au début un peu d’apprentissage : comme se retenir de « repasser derrière » ou de faire des remarques acerbes, mais on s’y fait très vite ! Déléguez les courses, déléguez le ménage, déléguez les machines à laver, le repassage, les aller retour aux activités … Sans état d’âme.

Quel est le risque ? Celui de ne plus jouer les mater dolorosa qui s’offusquent qu’on ne les plaigne pas quand elles ont refusé toute aide.

Oubliez la professionnelle parfaite !

Cela peut être risqué et inconfortable mais en un mot, il faut « oser ». Oser prendre la parole en public sans être ultra préparée, oser accepter une promotion sans être bien certaine d’avoir toutes les compétences supposées, osez demander une augmentation, osez dire « NON », osez reprendre un collègue ou un supérieur sur une remarque sexiste, osez mettre en cause des horaires incompatibles avec  une vie de famille ….

Il faut se dire que la légitimité passe aussi par la confiance en soi et que la fonction crée la compétence, qu’être pionnière est un sujet de fierté, qu’avoir de l’ambition professionnelle et des enfants est possible et que les compétences acquises dans un domaine enrichissent l’autre.

Finalement, quel est le risque ? Celui de réussir plus vite et plus fort que si on avait attendu qu’on vienne nous chercher ? ou d’être en maîtrise totale du sujet, mais 10 ou 15 ans plus tard ?

L’imperfection est dans la nature humaine, les femmes la combattent au quotidien et y laissent une énergie terrible, qui serait tellement mieux utilisée au service de leurs projets professionnels et personnels.

Ensuite, il faut savoir aussi jouer la « sororité » et oublier le syndrome de la « reine des abeilles » !

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