Quand un leader, un manager, un dirigeant réflexif doit prendre une décision, il (ou elle) s’entoure d’experts. C’est la règle absolue pour prendre la décision optimale.
En effet, les experts apportent les informations et les analyses nécessaires qui vont éclairer les options possibles et orienter vers le meilleur choix.
Mais, le leader doit bien comprendre qu’il reste le seul et unique décideur et qu’il sera seul au moment de prendre la décision attendue.
L’expertise : un processus souvent complexe à manager
Un-e expert-e est homme ou une femme possédant les connaissances et l’expérience les plus à jour sur un sujet donné, et donc à même d’éclairer le chemin de la décision.
Plus l’enjeu est important, plus la tentation est grande de solliciter de nombreux experts. Le cumul de toutes ces têtes pensantes ne peut être qu’optimal ! On les réunit alors au sein d’un comité.
Il faut bien sûr nommer un(e) président(e) du comité ainsi constitué, et leur donner l’échéance pour leur analyse.
Mais, au fur et à mesure que le temps passe, on observe que le processus se montre bien compliqué.
Les échanges dans le comité peuvent être vifs, voire houleux, les controverses nombreuses, les avis partagés, les rapports et les notes ont tendance à se multiplier et souvent remplis d’un jargon incompréhensible.
Quand les experts prennent la place des décideurs
Il arrive que les experts soient désireux de s’extraire du groupe et de s’affranchir de ce cadre pour exprimer leur point de vue dans les media. Leur objectif peut être d’éclairer l’opinion publique, ou encore peser sur le choix final.
Comme leurs discours sont compliqués, identifiant plusieurs pistes et hypothèses, se contredisant entre eux, l’opinion publique s’affole. Des courants se créent, se radicalisent, s’affrontent, et un grand sentiment de « flottement » s’installe.
Si les experts ont un rôle d’information et d’analyse, la décision est de la responsabilité du leader qui doit s’affirmer et les ramener à leur rôle de consultation.
Seul le leader décide
Plusieurs actions sont à mener d’urgence :
- restreindre le groupe et lui donner un cadre,
- rappeler les échéances,
- exiger le respect de la confidentialité,
- demander au président de faire des synthèses,
- transmettre des informations claires et compréhensibles pour des non-spécialistes.
Au bout du processus : le grand jour
Arrive le grand jour. Il faut décider ! Avec tous les « pour » et les « contre », les « si ». Investir et tout perdre ? Renoncer et se faire doubler ? Évacuer et créer la panique ? Ne rien dire et affronter un désastre … hypothétique ? Avec le risque de ternir sa réputation, de perdre sa légitimité.
Le temps court, la pression monte.
Et là, le leader doit signer ou appuyer sur le bouton du GO/NO GO.
Il est hors de question pour lui de se réfugier derrière l’avis des experts, ce serait une perte de leadership. Et ce n’est pas leur rôle.
Il doit se faire confiance et DECIDER.