Kilian Jornet, athlète espagnol spécialisé notamment dans les ultra trails (courses très longue distance), s’exprime ainsi : « Il faut se faire plaisir dans ce qu’on fait. Si on ne trouve pas de bonheur à faire une course ou à s’entraîner ou à se lancer des défis, pour moi ça ne vaut pas vraiment le coup ».
Mais on pourrait citer aussi la française Laure Manaudou qui disait après sa retraite : « Rien ne me manque, ni l’odeur du chlore, encore moins l’enfilade infinie de carreaux de faïence jusqu’à l’abrutissement. […] Ce que j’aimais, c’était gagner ».
D’un côté, une mentalité qui valorise la pratique sportive pour elle-même… et de l’autre une approche « no pain no gain ».
Entre plaisir et discipline, les sportifs de haut niveau sont une indéniable source d’inspiration. Comment tirer le meilleur parti de ces deux approches et optimiser les performances en entreprise ?
La notion de plaisir au travail a été particulièrement étudiée par Michael J. Tews, chercheur américain à la School of Hospitality Management, à State College (« Fun in the workplace: A review and expanded theoretical perspective », Human Resource Management Review, 2019)
Deux points essentiels ressortent de ses recherches :
- d’une part, le fait d’avoir du plaisir au travail déclenche d’autres réactions émotionnelles positives et encourage les collaborateurs à se montrer plus présents, plus performants et plus engagés.
- D’autre part, le plaisir au travail conduit à penser de manière plus créative, à faire preuve d’optimisme et à créer des liens plus solides avec les collègues.
L’inquiétude qui accompagne l’aménagement de moments de plaisir au travail, c’est celle du désengagement professionnel. Or il est peut-être temps d’admettre que cette peur est obsolète… et de se focaliser sur le « comment » . De quels leviers dispose-t-on pour associer plaisir, sérieux et performance ?
Le plaisir au travail, qu’est-ce que c’est ?
Il ne s’agit pas forcément de vouloir transformer sa structure en start-up de la Silicon Valley, avec cours de Yoga, hamac et bar à jus à la clé.
Le plaisir au travail (dans une optique de performance), ce sont des moments de gratification qui nourrissent l’engagement et la productivité.
Et le sport de haut niveau est une superbe source d’inspiration pour trouver et créer de tels moments :
1) à travers le plaisir de progresser : Pouvez-vous revaloriser la progression individuelle, par exemple en encourageant la formation continue de vos salariés ?
2) en renforçant le lien social : pouvez-vous favoriser des interactions conviviales entre collègues, en aménageant une salle de pause accueillante ou en organisant un événement de Team Building, pourquoi pas ?
3) en valorisant le dépassement de soi : un peu de compétition amicale ne fait pas de mal… Un challenge de vente pourrait-il redynamiser une équipe en perte de vitesse ?
Aller plus loin
- Pour en savoir plus sur les moyens d’intégrer de manière performante la notion de plaisir au travail et les travaux de Michael J. Tews, vous pouvez lire mon article sur Harvard Business Review : Les enseignements du sport de compétition pour trouver du plaisir au travail.