Les apports de la recherche en gestion aux managers

En un clin d'œil

Que peut apporter la recherche en gestion à des managers ? On pourrait croire que tout oppose le monde la recherche et le monde de la performance. C’est loin d’être le cas. Démonstration !

La recherche en gestion ne se limite pas à la publication

Publier n’est pas faire de la recherche. Sous le prétexte que les publications sont l’indicateur de la qualité et de la vitalité d’une recherche, qu’elle soit individuelle ou d’équipe, on s’est enfermé dans l’idée que ceux qui publiaient étaient les meilleurs chercheurs.

L’erreur fondamentale est qu’on confond recherche et publication. Le rôle de la recherche est d’éclairer la réflexion stratégique des entreprises et des organisations. Celui de la publication s’est peu à peu réduit à la promotion des chercheurs.

Le chercheur en gestion construit ses données avec les managers

Tout chercheur digne de ce nom, éthique, sait l’accès à des données est long, très long. Ce n’est pourtant qu’à ce prix que les résultats obtenus, souvent insatisfaisants et limités, seront robustes.

Les données ne sont jamais données, elles sont construites, par le chercheur en interaction avec le terrain, qui, en l’occurrence est l’entreprise et ses collaborateurs, managers en tête.

La recherche en management couvre toutes sortes de thématiques

La recherche en management, c’est la stratégie, les ressources humaines, le marketing, la supply chain, la comptabilité, la finance le contrôle de gestion, l’audit … ce qui correspond aux grands champs fonctionnels des organisations.

La recherche en management est diverse et ne se limite pas aux chiffres

Certes, le besoin de légitimité scientifique de la gestion fait que pendant longtemps ce sont les recherches quantitatives, fondées sur les chiffres, les équations, les indices de toutes sortes, ont pris le haut du pavé, privilégiant les domaines où les données chiffrées sont plus évidentes, la finance en tête.

Vive la recherche-action et la recherche-intervention

Loin des méthodes statistiques, et des questionnaires aseptisés,  il existe une recherche qui privilégie l’interaction avec les entreprises :   recherche-action, la recherche-intervention,

Faire de la recherche-action,c’est choisir d’aller sur le terrain, c’est-à-dire en entreprise, avec le défi d’avoir accès aux personnes, et ne pas travailler sur des bases de données préfabriquées, ce qui requiert de l’obstination et de la confrontation. C’est prendre le risque de voir sa recherche interrompue, par la volonté d’un dirigeant. C’est aussi travailler à des sujets importants pour les entreprises.

On est loin d’une recherche absconse et inutile !

La recherche en gestion pour éclairer le chemin des entreprises

Les entreprises ont besoin des chercheurs pour éclairer leurs analyses, pour décrypter un environnement complexe et incertain, pour les aider à innover … Les managers doivent agir et réagir vite ! Ils n’ont pas ce temps long et ce recul qui sont la richesse du chercheur. Ils sont bien sûr demandeurs d’études chiffrées, d’analyses numériques, de résultats définitifs…  Mais ils ont aussi un besoin vital d’échanges collaboratifs, d’espaces de dialogues, de co-constructions , de co-élaborations. Tout cela est apporté par une recherche fondée sur des méthodes qualitatives qui privilégient l’observation, l’expression des personnes aux chiffres.  

Pour le pratiquer depuis des années, seule ou en équipe, je suis convaincue que cette recherche à visée compréhensive et interprétative est d’une richesse incroyable pour les managers. Elle leur permet d’être mieux armés face aux défis qu’ils ont à relever.