La reprise d’études est souvent présentée comme une formidable opportunité de se réinventer, de donner un nouvel élan à sa carrière. Mais grâce à quelques choix stratégiques, il est tout à fait possible de transformer cette aventure en désastre ! Voici trois conseils pour maximiser vos chances de rater une reprise d’études.
Conseil #1 : lancez-vous sur un coup de tête.
Les raisons de vouloir reprendre les études sont nombreuses. Parmi les plus classiques, comptent le fait de se prémunir contre les changements au sein d’une entreprise, améliorer son employabilité, bénéficier de la légitimité conférée par un diplôme ou simplement l’envie d’une réorientation professionnelle…
Vous lancer sans avoir clarifié vos motivations réelles, c’est risquer de choisir un cursus qui ne répondra pas à vos attentes profondes. Par ailleurs, les moments de doute et les sacrifices exigés pèsent d’autant plus lourd, si vous ne savez pas vraiment « pourquoi » vous vous engagez dans cette démarche.
Conseil #2 : faites cavalier seul
Une reprise d’études ne repose pas que sur vous : elle implique bien souvent votre employeur actuel, vos conjoints et enfants si vous en avez, en passant par vos nouveaux « collègues de promo » avec qui vous passerez beaucoup de temps.
Pour un sabotage en bonne et due forme, vous pouvez :
- Cacher votre projet à votre employeur et éviter toute discussion sur des aménagements possibles.
- Ne pas préparer votre famille : laissez-la s’adapter à vos nouvelles absences, à vos revenus qui ont changé et à votre charge mentale qui déborde.
- Ignorer vos collègues de promotion : ne perdez pas d’énergie à construire des liens avec eux. Après tout, vous êtes là pour apprendre, pas pour socialiser.
Une telle stratégie garantit un isolement rapide et une accumulation de tensions : la charge mentale et émotionnelle de la reprise d’étude devient énorme. En négligeant les relations clés de votre existence, vous vous privez d’un filet de sécurité essentiel… et d’un réseau précieux pour « l’après ».
Conseil #3 : surestimez vos capacités d’adaptation
Une reprise d’étude aura forcément son impact sur votre emploi du temps, votre disponibilité physique et mentale, votre fatigue… En n’anticipant pas ces nouvelles contraintes, vous posez de bonnes bases pour une explosion en vol :
- Choisissez le premier cursus venu : ne prenez pas le temps de comparer les programmes et / ou modalités de formation. Le « tout présentiel », les offres « phygitales », les déplacements éventuels, les horaires décalés, la diversité des formules d’alternance… qu’est-ce que ça change après tout ?
- Acceptez tout ce qu’on vous propose cette année-là : une autre formation, un déménagement, un chantier participatif, des invitations tous les week-ends, une nouvelle activité sportive ? Vous êtes un super-héros ou pas ?
Cette approche vous conduira sans difficulté à un emploi du temps ingérable, une énergie qui s’épuise à vue d’œil et des relations personnelles qui s’étiolent. Bref : vous aurez très vite envie d’arrêter.
Dans l’ensemble, rater une reprise d’études est plutôt simple : il suffit de combiner un manque de préparation, une démarche « solo » et une organisation chaotique.
Mais si vous rêvez d’un échec retentissant, attention : en vous tenant éloigné de ces trois grands conseils, vous risquez fort de transformer le désastre en succès.
Pour aller plus loin
- Vous pouvez lire mon article sur Harvard Business Review, qui aborde 4 clés pour réussir son projet de reprise d’études – et notamment ce qui vient « après ».